dimanche 31 août 2014

Pic du Midi d'Ossau - Traversée des quatre pointes (ou presque)

1 400 m (dont 650 m de descente) / V- (IV+ oblig.) (ta)

Stéphane B. et Stéphane

Ce week-end, compte tenu de prévisions météorologiques plutôt incertaines dans le Luchonnais, nous laissons tomber notre projet de gravir le très classique Grand Dièdre des Spijeoles et nous décidons de monter à l'Ossau afin de tenter la traversée des quatre pointes.
Stéphane B. est enchanté car pour lui, cela fera une bonne préparation pour l'enchaînement des 3 arêtes au Balaitous qu'il envisage de faire très prochainement et puis c'est le genre de course qu'il affectionne vraiment (des fois, je me demande s'il est normal). Moi, je le suis un petit peu moins car j'ai déjà tenté il y a très longtemps cette voie 2 fois sans succès et je me vois déjà tituber de fatigue sur le chemin du retour à je ne sais pas quelle heure de la nuit.
Dimanche matin, nous voilà donc partis du parking d'Anéou à 6 h 20 et, après un petit café au refuge de Pombie où l'on me fit gentiment remarquer que les quatre pointes n'étaient souvent que trois, nous arrivons au pied du Couloir Pombie-Peyreget, point de départ de cette course.
Malgré quelques hésitations, la remontée du couloir se fait sans trop de problèmes et nous arrivons assez rapidement à la brèche qui sépare la Pointe Jean Santé de la Pointe d'Aragon (IV+ max avec pas mal de longueurs en corde tendue).
A partir de là, les choses se sont corsées pour nous. La remontée du dièdre de la voie Barrio-Bellocq (V-) se passe bien mais plus haut, après avoir suivi la large vire ascendante décrite dans "Les 100 plus belles courses des Pyrénées", nous n'obliquons pas assez à gauche et nous nous retrouvons devant un mur monolithique rayé par quelques fissures que nous prenons pour les Fissures Sud. Après quelques tentatives dans ce mur, force est de constater que nous nous sommes bel et bien trompés. Après un retour à la case départ, ce n'est que 1 h 30 après que nous retrouvons le bon itinéraire (en fait, du haut de la vire, il faut bien traverser à gauche puis remonter directement au plus facile afin d'arriver sur les terrasses qui se trouvent au pied des Fissures Sud). Avec cette erreur d'itinéraire, le moral en a pris un coup, et c'est bien tard que nous arrivons en haut de la Pointe d'Aragon.
Nous y croyons encore mais l'arête menant au Rein de Pombie ne se révèle pas aussi évidente et aussi courte que prévu et ce n'est que vers 18 h 00 que nous débouchons sur le Rein de Pombie. Vu l'heure tardive, même si la suite est assez facile et assez courte, nous décidons de redescendre par la voie normale du Grand Pic et, après un arrêt au refuge pour prendre un autre café, ce n'est que vers 22 h 00 que nous arrivons à la voiture.
Voilà, encore un but. Le physique y était mais il faut bien avouer que nous avons passé pas mal de temps à chercher le bon passage et puis... Bref, le type du matin qui m'avait dit que les quatre pointes n'étaient souvent que trois avait finalement raison.
Il faudra bien y retourner un de ces quatre (pointes).
Plus généralement, cette course se déroule globalement sur un très bon rocher malgré la présence de quelques blocs instables. Au niveau de l'équipement, quelques vieux pitons jalonnent la voie notamment dans les passages les plus difficiles.
Concernant le matériel, prendre un rappel de 100 m, un jeu de coinceurs, quelques friends, quelques dégaines et de nombreuses sangles dont des longues.
Au niveau de la topographie, le meilleur compromis semble être d'associer une description écrite que l'on peut trouver dans le livre "Les 100 plus belles courses des Pyrénées" ou sur le site "Camptocamp.org" avec quelques photographies du topo sur la vallée d'Ossau de Luis Alfonso.
Quelques images de cette belle journée.

Le Pic du Midi d'Ossau au petit matin.
Stéphane B. est bien pensif.
Vue du Couloir Pombie-Peyreget : première partie de la course.
Stéphane à la sortie du premier passage difficile du Couloir Pombie-Peyreget.
Plus haut, dans le couloir.
Second passage délicat du Couloir Pombie-Peyreget. J'étais passé par là il y a 30 ans lors d'une de mes premières courses en montagne. 
Un peu plus haut.
Arrivée à la brèche entre la Pointe Jean Santé et la Pointe d'Aragon.
Attaque de la voie Barrio-Bellocq à la Pointe d'Aragon juste à gauche de la brèche.
Dans la longueur en V- de la voie Barrio-Bellocq à la Pointe d'Aragon.
Vue plongeante.
Stéphane à la sortie de la longueur en V-.
Juste au-dessus, départ du relais.
Stéphane au relais.
Vue plongeante sur la Pointe Jean Santé.
Erreur d’itinéraire... Me voilà en train de batailler dans des difficultés pas possibles.
Sur l'arête reliant la Pointe d'Aragon au Rein de Pombie.
De beaux passages.
Passage de la cheminée souterraine permettant d'éviter les dernières difficultés de l'arête.
Sur le Rein de Pombie.

Stéphane B. et son jambon beurre.
Le soleil commence à décliner. Il est temps de rentrer à la maison.




dimanche 24 août 2014

Ansabère / Despiau-Ferrané

220m / 6a / (ta)

Xavier, Laëtitia, Jérôme et Ivan

Voie ouverte en 1964 par Raymond Despiau sur le Petit Pic d'Ansabère. L'itinéraire suit une cheminée qui parcours la face Est du Petit Pic en diagonale de gauche à droite jusqu'à une brèche (6 longueurs), puis atteint le sommet par le côté Nord (1 longueur). C'est une course "à l'ancienne", dans un environnement parfois austère.Il faut de la marge pour évoluer sereinement dans cette voie : elle est en effet très difficile à protéger, les pitons sont très utiles, voir obligatoires, car les emplacements à coinceurs et friends ne se bousculent pas. Par moments, on peut faire facilement plus de 10 mètres sans pouvoir poser de protections. Il y a très peu de matériel en place, le rocher n'est pas toujours très bon.
Les 3 premières longueurs remontent la cheminée. La 4ème en sort par la droite pour remonter droit vers une superbe terrasse. Les 5 et 6èmes longueurs suivent la ligne de faiblesse en grosse cheminée fissure qui s'en va peu à peu vers la droite jusqu'à la brèche. Pour la dernière longueur, on bascule côté nord pour monter vers le sommet. Cette dernière longueur avoisine les 50m mais ne dépasse pas le IV+, le cheminement est évident.
La plus belle longueur est la 5ème, c'est aussi la plus technique avec un pas de V+ (cotation montagne, c'est à dire un bon 6a falaise). Enfin, même par beau temps et en plein été, prévoyez une veste chaude car les écarts de température entre ombre et soleil sont importants, et la cheminée ne voit pas beaucoup le soleil dans la journée, un petit air glacial semble y stagner, comme à l'entrée d'un grotte.
En conclusion, nous dirions que c'est le genre de voie pour laquelle il ne faut pas se fier aux cotations alléchantes sur le papier, c'est une belle course qui demande de la ressource.
Matériel :
4 dégaines + 6 longues
Jeu de friends et de coinceurs
4 ou 5 pitons plats
4 sangles de 120 cm, 1 plus longue en supplément est utile pour cravater certains gros blocs coincés.
Corde à double de 50m
Tous les relais sont en place sauf R6 à la brèche (à faire avec coinceurs et friends)


Avant "l'after" il y a la "before"

La voie, le long de la cheminée oblique

Un peu de farniente en attendant les retardataires et leur corde oubliée...

Les "retardataires" avec leur corde retrouvée ! Dans la raillère d'approche.

Ambiance à R1, sous l’œil attentif de Jérôme

L2 dans la cheminée

Les cuisiniers avec leur plat de spaghettis.

L4, après être sorti de la cheminée par la droite

L5, la plus belle longueur, en V+, bien protégeable.

Ambiance dans L5

R5, top confort

Prêt à poursuivre...

Départ pour L6, vers la brèche... Elle assure ou elle rêve ?

Arrivée de Jérôme à la brèche...

...et arrivée de Jérôme au sommet !

Suivi de Laëtitia

Les 3 cuisiniers de tout à l'heure, au sommet, sur fond de Petite Aiguille.
Superbe course, où à 4 nous avons quand même mis un peu de temps. Pas grave, pas d'orage en vue et surtout une belle journée, parfaite.

vendredi 15 août 2014

Pico Tobazo - Tobazogan

510 m / 6b (V+ oblig.) (e)

Jérôme et Stéphane

Jeudi soir, la hantise d'une journée à venir à ne pas faire grand chose me fait appeler Jérôme afin de faire quelques chose.
Après quelques échanges sur les conditions météo du moment, nous optons pour la voie Tobazogan au Pico Tobazo, sommet qui se trouve non loin de la frontière dans la vallée de Canfranc.
Le lendemain, nous partons d'Oloron à 8 heures sous la pluie et arrivés là-bas, agréable surprise : le temps est au grand beau ! Nous nous équipons rapidement et, 15 minutes après, nous sommes au pied du dièdre marquant l'attaque de la voie. Devant nous se trouvent 2 cordées (Anne et Alain Bruzy et des amis à eux) avec qui nous allons passer une très agréable journée.
La voie que nous avons parcouru mérite le détour et se déroule dans un cadre magnifique. L'escalade, principalement en dalle et en mur, est très plaisante et réserve de très beaux passages dans un rocher souvent très bon sauf dans les 2 longueurs difficiles où certaines écailles douteuses et feuillet branlants peuvent donner quelques sueurs froides. Par contre, sur les terrasses se trouvent de nombreuses "pierres folles" qui n'attendent qu'un faux pas de la part de celui qui est au-dessus de vous pour venir s'écraser sur votre casque. Au niveau du matériel, pas de soucis, la voie étant entièrement équipée de parabolts, il suffit donc de prendre un rappel de 50 m, quelques sangles et 12 dégaines (sans compter les relais). A noter que l'exposition sud-est de la voie nous fait penser qu'il peut y faire très vite très chaud.
La suite en images...


 Le topo de la voie selon Luis Alfonso (pour nous, L7 est plutôt en 6a+ et L8 en  6b ).

Description de l'approche et de la descente.
Vue de la paroi et tracé de la voie. A noter qu'une autre voie a été ouverte à gauche de celle-ci.
Dièdre d'attaque en IV+.
Jérôme et son sac arrivent à R1.
Jérôme en tête dans L2 en V.
Dans les belles dalles en IV+ de L3.
Jérôme en action.
Deux types avec des lunettes très contents d'être là. 
Vue plongeante de L5 juste pour montrer la présence de nombreux cailloux sur les terrasses. 
Début de L6 et vue sur les longueurs supérieures.

Vue panoramique sur le cirque de Rioseta.

Jérôme dans L7 en 6a+.


Dans L8, à la sortie du passage en 6b en rocher fragile. Quelques instants avant, j'avais reçu un caillou de la taille d'une brique sur mon casque (un Marseillais dans les parages aurait sûrement dit qu'il s'agissait d'un caillou de la taille d'un parpaing ou d'un four à micro-ondes). Au final, pas de dégâts et beaucoup de chance. 
              
                          Dans le haut de la voie, traversée permettant de rejoindre les longueurs terminales.

Jérôme dans la très belle avant dernière longueur en V+.
Pour la descente, nous suivons une jolie vire balisée avec de gros points bleus.










































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