dimanche 26 octobre 2014

Petit Pic d'Ansabère - Voie Despiau-Ferrané

220m / 6a / (ta)

Joach et Stéphane

Même si je ne suis pas hyper motivé ces derniers temps en matière de montagne et d'escalade, difficile de résister à l'attrait de ces belles journées ensoleillées et c'est avec un grand plaisir que j'accepte la proposition d'Ivan d'aller faire faire un tour aux Ansabères avant l'arrivée des premiers frimas.
Après un départ retardé à cause d'une sombre histoire d'horaire liée au passage de l'heure d'été à l'heure d'hiver, nous voilà donc en route. Aujourd'hui, nous sommes 4. Alors qu'Ivan et Nicolas vont faire la Montaner-Vicente en face sud de la Petite Aiguille d'Ansabère, je pars avec Joach dans la face sud-est du Petit Pic d'Ansabère afin de réaliser la Despiau-Ferrané.
Cette voie, je voulais la faire depuis un bon nombre d'années mais la réputation un peu douteuse de celle-ci a fait que j'ai sans cesse repoussé la réalisation de ce projet. Il a fallu que celle-ci soit répétée plusieurs fois, notamment par Ivan, pour que j'en vienne à me dire qu'elle devait être réalisable sans trop de frais et que je n'allais pas me mettre au taquet complet.
Comme bien souvent, j'ai passé une très bonne journée en compagnie d'un compagnon de cordé super sympathique et j'ai trouvé la voie très belle (c'est sûr, sur ce coup, certains vont penser que j'ai des goûts un peu douteux). Certes, le rocher n'est pas vraiment génial, certains passages sont difficilement protégeables et il n'y a pas de longueurs d'anthologie (sauf peut-être L5) mais l'ambiance, les perspectives originales sur le Spigolo et le panorama que proposent cet itinéraire compensent largement ces défauts.
Bref, j'aime ce genre de voie qui sort un peu de l'ordinaire, ce genre de voie qui nécessite un peu de pratique et d'expérience pour progresser en sécurité, ce genre de voie qui provoque dans notre esprit une multitude de sentiments et d'impressions parfois contradictoires et où l'appréhension du passage à venir et le doute se mêlent avec la satisfaction de la réussite et de la maîtrise du risque.
Merci à Joach, à Nicolas et à Ivan.
N.B. Pour l'aspect technique (matériel, descriptif de l'itinéraire, cotation), se reporter à un précédent article d'Ivan qui donne toutes les informations nécessaires.
Quelques images (merci à Ivan pour les photos prises alors qu'ils étaient sortis de la Montaner-Vicente).

Vue du Petit Pic et de la Petite Aiguille d'Ansabère.
Joach et Nicolas se préparent.
Nicolas et Ivan dans la première longueur de la Montaner-Vicente.
Joach remonte la cheminée de L1 de la Despiau-Ferrané.
A R5, deux types bien contents à d'avoir franchi les principales difficultés.
Nicolas et Ivan sont sortis de la Montaner-Vicente et rejoignent la brèche entre la Petite Aiguille et le Petit Pic d'Ansabère.
Vue sur le Spigolo.
Joach en plaine action dans la sixième longueur.
Un peu plus haut.
Joach arrive à R6.
Passage en face nord pour la septième et dernière longueur de la voie.
Joach dans la dernière longueur.
Au sommet.



Petite Aiguille d'Ansabère / Montaner-Vicente

Montaner-Vicente ou Fissure Sud

270m / 6b max (1 pas) / (ta)
Matériel : Jeu de coinceur et de friends, dégaines (avec quelques longues), marteau avec deux ou trois pitons au cas où, sangles (au moins 2 de 180 cm, fines, pour les relais sur trois points), corde à double de 50 mètres.

Cette magnifique voie ouverte en 1958 suit la ligne de faiblesse entre la Petite Aiguille et son antécime. Il y a très peu de matériel en place mais la qualité et la configuration du rocher en font une voie "facile" à protéger (je reste prudent sur le mot "facile", car comme le disait ce jour-là Stéphane, engagé dans la Despiau-Ferrané, grimper à Ansabère, ça n'est jamais des vacances !). Néanmoins, si certains décrivent la Montaner-Vicente comme un paradis à Friends, pour ma part, je préfère la décrire comme un paradis à coinceurs, préférant ces engins fiable à la mécanique.
Les deux premières longueurs remontent le socle au rocher douteux (relais en place). La fin de L3, verticale, offre le début de la belle escalade. A partir de là, on prend vraiment de la hauteur et il ne faut pas se laisser intimider par l'ambiance, car dès lors, les passages aériens "plein gaz" se succèdent. R4 n'est plus en place : il y avait un spit que l'on complétait avec coinceur ou friend, mais il n'existe plus : en mauvais état, il a été cassé. Néanmoins, le relais se fait très bien sur coinceurs, moyens et gros. Le lieu du relais se repère bien car à 25 ou 30 mètres de R3, on arrive dans un petit encaissement, avec le côté droit en dalle et le fameux trou du spit cassé. R5 se fait sur un béquet presque collé à la paroi (il y a la place pour une sangle fine de 180 cm) en dessous d'un vieux spit en féraille utile pour protéger le départ de la longueur suivante.
Le passage du fameux surplomb de L6 en 6b est plus impressionnant que difficile, et si l'on regarde bien, outre le piton en place à la sortie avec un ficélou, il y a un piton dans le plafond, bien caché. Prévoyez de suspendre les sacs à dos à une longe car si non vous ne sortirez pas de la cheminée !
C'est une voie superbe, que l'on prend plaisir à refaire. Comme le dit un certain François, la "Montaner-Vicente", c'est le meilleur rapport qualité/prix à Ansabère.
Le retour se fait par les vires de la voie normale face Nord (voir photo plus loin)




Début de la belle escalade

Dans L4

Départ de L5 : Nico est donc à R4, dans le petit encaissement

L'ambiance de L5

Arrivée à R5

L6, avant le toit

Dans la cheminée de L6, avant de sortir vers le ficélous

Nico prêt à sortir

Le haut de L6


R6, avant de rejoindre la brèche

Les copains dans la Despiau-Ferrané

Despiau-Ferrané : R5 et R6





Sommet du Petit Pic depuis la crête du Pic d'Ansabère

dimanche 19 octobre 2014

Spigolo d'Ansabère - Sortie Directe ++

300m / ED / 7b ou A1 / (se)
Martin et Ivan

Matériel : corde à double de 60m, un jeu de coinceurs et friends, 15 dégaines dont quelques longues, sangles, un étrier pour qui n'assurera pas le libre dans le 7a+ et le 7b.
Sortie Directe ++ / En dernière longueur de la directe, au lieu de partir dans le 5c, nous sommes allés tout droit dans la sortie de Borrokan Ask (un pas de 7a+).

Tous les relais sont en place. Les longueurs :
L1 (55m) / IV+ / peu équipée
L2 (40m) / V / peu équipée
L3 (20m) / 6c ou A2 / peu équipée - Longueur engagée, technique et athlétique.
L4 (25m) / 6b / équipée loin, avec un pas très difficile sur la fin (Nous avons enchaîné L3 et L4 en une seule longeur)
L5 (20m) / 7a+ ou A0 / équipée
L6 (20m) / 7b ou A1 / Il manque un seul point pour le A0 (Il faut cravater un vieux golot de R.Despiau)
L7 (15m) / Traversée en 6a+ / équipée
L8 (45m) / 6b+ / équipée loin - Longueur soutenue, technique et engagée sur la fin, avec un pas très difficile juste avant d’atteindre le spit...
L9 (30m) / 6c / équipée, longueur superbe
L10 (30m) / 7a+ / équipée : c'est la sortie de Borrokan Ask. Juste un pas dur en 7a+ au milieu, le début bien plus abordable, la fin facile.

Compter 2h de marche d'approche, 6 bonnes heures pour l'escalade, 2h pour le retour.

C'est une voie majeure, exceptionnelle par son esthétique, son ambiance, son engagement malgré l'équipement en place. Il faut une très bonne forme physique et de la marge pour le premier de cordée.

Le topo

Le retour : du sommet de la Petite Aiguille, rejoindre un relais équipé avec chaîne pour le rappel une vingtaine de mètres en contrebas côté Nord, puis, après un rappel, rejoindre la Grande Brèche et suivre les vires de la face Nord menant à la cheminée d'accès à la crête (passage de III). 

Martin devant notre motif

Dans L2 en V : on se sent petit !

Le dièdre en 6c à équiper : une formalité pour Martin

Le 6b de L4

Martin à deux doigts de réussir le 7a+ "à vue" ! Un seul petit vol ! (L'étrier pour moi)

Le 7b de L6, beaucoup plus coriace (deux vols pour Martin, l'étrier pour moi)

Ambiance dans le 7b

Traversée en 6a+

Le terrible 6b+ de L8

Le 6c de L9 : une partition musicale !

R9 : haut en couleur !

La sortie de "Borrokan Ask" en guise de L10

Ambiance à R9

Sommet de la Petite Aiguille


dimanche 5 octobre 2014

Ansabere / Grande Tyrolienne

Longueur 50m / Hauteur 200m / Installation 4h / traversée 4mn
Tyrolienne entre Petit Pic et Petite Aiguille
Matériel : Corde statique de 80m, corde à simple de 80m (sécurité) corde à double de 50m (escalade, rappel de poulie, rappel de retour). Poulie tandem, poulie simple, 2 grigris, 25 mousquetons vis, quelques dégaines, 5 sangles de 120cm, deux ou trois sangles de 60cm, une longe par personne, 10 plaquettes de diam. 10 avec écrous et rondelles (chevilles en places), une clé de 17, quelques coinceurs, une poignée jumar.

Stéphane, Nicolas, Lionel et Ivan



Nous mettons de côté nos "errances verticales" pour une errance à peu près horizontale : une tyrolienne à Ansabère. Si du côté de la grande Aiguille ça a déjà été réalisé, la Petite Aiguille attendait toujours. Elle a certes reçu l'équipe de toulousains de Pyrénaline, mais c'était pour une traversée en highline. La tyrolienne attendait toujours... et elle attendrait encore sans Lionel qui me disait il y a peu : "Ivan, quand tu veux on la fait la tyrolienne à Ansabère !", et sans Nico qui me disait encore plus récemment : "La tyrolienne à la Grande Aiguille c'est sympa, mais ce serait mieux à la Petite Aiguille !" Glups... va falloir y aller alors... Il manquait Stéphane pour compléter l'équipe, heureux de pouvoir varier ses activités à la montagne. Nous partons sans trop savoir dans quelle mesure la tyrolienne sera réalisable, car nous ne connaissons pas la distance entre Petit Pic et Petite Aiguille. Finalement, tout s'est parfaitement passé, d'où les données technique que nous pouvons désormais donner. Le topo à titre indicatif :


Il faut d'abord se rendre au sommet du Petit Pic (1) et fixer les amarrages (A). La corde à double permet de faire descendre tout le monde en rappel de (1) à (2) en entraînant les cordes 1 & 2 de la tyrolienne fixées à l'amarrage (A). On remonte jusqu'à (3) toujours en faisant suivre les cordes de la tyrolienne (c'est du sport !). On monte de (3) à (4) en escalade classique, c'est la V.N. de la Petite Aiguille (Une longueur de 45 mètres dans du IV - Peu de points, juste un ou deux pitons en place). Il faut fixer les cordes à l'amarrage (B) que l'on tend avec un mouflage. Pour l'installation complète, nous avons mis à peu près 4h.
Y'a plus qu'à...
Nous nous servons d'un brin de la corde à double pour rappeler la poulie.
Evidemment, à la fin, il en faut un qui remonte la tyrolienne pour revenir sur le sommet de la Petite Aiguille afin de défaire l'amarrage (B). Les cordes sont ainsi remontées depuis le sommet du Petit Pic.
Le dernier larron, muni de la corde à double, redescend de l'aiguille en rappel depuis le relais situé en dessous du sommet (relais avec chaîne) de (5) à (6) en bout de corde. Il suffit ensuite de suivre les vires de retour (7) pour remonter par la cheminée (8) menant à la crête.
Le tout en images :

Cabanes d'Ansabère...

... bien chargés

Col de Pétragème, avec l'arrivée imminente du soleil

Installation des amarrages côté Petit Pic

Nico dans la descente en rappel jusqu'à la brèche

Les cordes suivent...

Juste avant de tendre les cordes

Travail d'équipe

Le premier à se lancer

Suivi de Nico

Nico plein gaz : "que fais-je ici ?"

Nico en bout de tyrolienne

Météo superbe

Remontée de la tyrolienne... exténuante au jumar

Remontée de la tyrolienne

La Despiau-Ferrané vue depuis le milieu de la tyrolienne

Stéphane est parti

Stéphane est suspendu

Arrivée au Petit Pic

Lionel, dernier larron à traverser



Cordes récupérées sur le Petit Pic

Descente en rappel de la Petite Aiguille

Les 4 tyroliens heureux !!!