Errances Verticales Oloronaises: octobre 2023

lundi 30 octobre 2023

Landthrose / Landrosque / Nouvelle voie !

Cirque de Lescun / Falaise de Landrosque
100m / 6c (6a obl.) / (e)

Matériel / Accès / Approche / Descente : voir topo.

Stéphane B. Stéphane F. et Ivan T.

Acte 1 : 21 août. Nous voilà partis à la falaise de Landrosque tenter d'ouvrir une voie imaginée par Stéphane F. venu en repérage avec sa fille. JP Rio avait ouvert une voie dans le secteur : "Haizea". Cette falaise était intrigante et semblait attendre une autre visite. Nous voilà donc en ce jour d'août avec des sacs bien lourds au pied d'une belle paroi de calcaire. Si le rocher semble offrir une escalade aux cotations abordables, la température semble bien plus élevée ! La première longueur s'avère être un très beau 6a+. Nous nous retrouvons tous les trois au relais 1 avec cette question dictée par la chaleur de plus en plus écrasante : "Que faisons nous ? On continue ?" Je me propose : "Allez, je commence la deuxième longueur et dès que c'est vraiment insoutenable, je redescend au relais !". En fait, la chaleur est déjà insoutenable, mais Stéphane et Stéphane ne semblent pas contre. Finalement, je termine la deuxième longueur et trouve un emplacement de relais pour R2. Les pieds en feu, je suis épuisé par la chaleur et la soif. Difficile de déterminer la cotation, un passage de dalle m'a semblé très difficile et impossible à tenter avec cette chaleur. Il faudra le libérer... Stéphane F. me rejoint. Alors que je l'assure, ce n'est pas un copain que je vois grimper, c'est une bouteille d'eau qui se rapproche peu à peu de moi : en effet, c'est lui qui a ma gourde dans le petit sac à dos, le sac de hissage étant resté à R1. Je n'ai pas bu de toute la longueur dans laquelle j'ai passé beaucoup de temps. Autant dire que l'arrivée de Stéphane à R2 est une fête pour moi ! Nous n'allons pas plus loin ce jour-là.

Acte 2 : Retour à Landrosque un dimanche d'octobre. C'est notre seul dimanche de libre, en commun à tous les trois, autant dire que l'on est prêt à beaucoup pour tenter de terminer cette voie avant l'hiver. Les prévisions météo sont très moyennes, avec un ciel chargé mais un plafond de nuages suffisamment haut pour ne pas nous perturber. Par contre, cette fois-ci, la température est idéale pour grimper sur de la dalle, et je compte bien trouver une solution au passage difficile de L2. Autant dire que je suis motivé pour démarrer, ce qui semble arranger les affaires de Stéphane et Stéphane.

L1 : magnifique 6a+ confirmé, soutenu. La météo est finalement très agréable, nous avons régulièrement le soleil. Je démarre L2 et me trouve rapidement au passage en dalle difficile. Je cherche une solution. Stéphane me demande alors s'il ne serait pas possible de partir vers la gauche, ce qui modifierait totalement l'itinéraire à partir de là. Effectivement, j'arrive à attraper un réglette que je n'avais pas vu assez haut sur la gauche, puis un bac pour sortir de la dalle, toujours vers la gauche. Je me rend compte également que depuis cette réglette, je peux clipper le point suivant et repartir vers la droite. La solution est toute trouvée ! Il s'en suit une traversée à droite pour sortir de ce passage en dalle. Magnifique 6c ! La fin de la longueur est avalée, même si l'escalade est tout le temps soutenue.

Nous sommes tous trois réunis à R2. Qui se propose pour la suite ? Stéphane B. lève le doigt (manière de parler). Il s'équipe, se charge de tout le matériel et part à l'assaut de L3. Un point, rétablissement sur une vire, un autre point, il rejoint une belle fissure dans une dalle présentant des strates marron. Il grimpe, il avance, il engage et nous dit très modestement "C'est très beau, 5c/5c+ !". Effectivement, ça a l'air beau et pas trop difficile. Il termine la longueur et, du coup, termine aussi la voie, la suite étant très végétalisée et ne présentant pas d'intérêt. C'est à nous d'aller voir cette longueur. Je m'attends à dérouler tranquille, dans du 5c, mais très vite je me rend compte que l'escalade est très fine et technique. Plus j'avance, plus je me dis que ce n'est pas du 5c. Les passages fins et techniques se succédant, je me dis que c'est au moins 6a, tout le temps ! Je rejoins Stéphane B. au relais et le congratule pour cette superbe longueur ! Stéphane F. parti en dernier est toujours dans la grimpe en dessous. Il ne fait aucun commentaire. Je dis alors à l'autre Stéphane : "S'il ne dit rien, c'est que pour lui c'est plus dur que 6a !"; ça ne loupe pas ! Stéphane F. arrive au relais : "C'est 6a+ ! Bravo !".

Nous redescendons, et dans L1 et L2 nous décidons de rajouter un point, car chacune de ces deux longueurs avait un seul passage à équiper de Totem. Cela fait de cette voie une très jolie ligne équipée en 6c max et 6a obligé.

Voilà pour cette belle petite aventure qui nous a procuré bien du plaisir !

L'approche en août

Au pied de la paroi, au départ

Ouverture de L1 en août

Le sac de hissage bien pratique !

Relais 1 en août

Ouverture de L2 en août

Stéphane et Stéphane au relais 1

Toujours dans l'ouverture de L2, la passage difficile.

Départ de L2 en octobre

Dans L2 en octobre.

Ouverture de L3 en octobre.

Toujours dans l'ouverture de L3

Le relais 3 là-haut

Dans L3

Rappels dans la voie

Retour dans la belle forêt de Landrosque.

jeudi 5 octobre 2023

VIdéo Ansó / Urdaburu

Ansó - Urdaburu

410m / 7b (6b obl.) / (se)

Matériel : 20 dégaines (dont des longues), 1 jeu de friends, sangles.

Accès : Rejoindre la vallée de Anso, en-dessous du camping de Zuriza, et se garer sur un petit parking le long de la route au niveau d'un mirador, au pied du Tozal de Espelunga.

Approche : 30 mn. L'approche n'est pas évidente au départ : depuis le parking, il faut descendre à gauche derrière un énorme rocher et traverser le rio Véral comme l'on peut. Il faut remonter de l'autre côté du rio pour retrouver un sentier bien marqué cheminant au pied des parois, balisé en jaune et vert (voir photo 4). Il faut le suivre jusqu'à arriver au pied de la paroi que l'on rejoint aisément par une sentier raide qui monte à gauche jusqu'au départ.

Dans la voie : Nous avons mis 6h30.

Retour : Nous avons mis presque 2h. Attention, le retour est à prendre au sérieux ! Du sommet de la voie, rejoindre le barranco de Espelunga (voir photo 5). Pour rejoindre ce barranco ne pas chercher à descendre trop rapidement, il n'y a pas de sentier bien marqué mais des traces de passage tout le long si l'on reste vigilent et tout le temps bien haut. Descendre le barranco avec une succession de petits rappels (voir photo 6). Il est à noter que les deux fois où nous sommes descendu par là, nous n'avons pas trouvé le 1er rappel au tout début du barranco, mais cette partie passe bien en petites désescalades (voir photo). Nous avons suivi la descente jusqu'à retrouver le sentier balisé vert et jaune.
* Il est possible de descendre en rappels dans la voie mais nous n'avons pas favorisé cette option.

Max et Ivan.

Impressions : Quel voyage ! Urdaburu est une voie magistrale ! Cela faisait 4 ans que nous en parlions avec Max, la réalisation a dépassé nos espérances ! Nous étions prêts mais nous ne nous attendions pas à autant de bagarre ! Le mieux est de vous décrire tout cela longueur après longueur...

L1 : Départ par "Duendes Del Valle" : un beau V+ où nous avons laissé le relais optionnel.
L2 : départ athlétique à protéger en V+ puis un beau passage en 6b+, bien protégé, pour arriver sur une terrasse.
L3 : Ici nous quittons la voie "Duendes Del Valle" en partant à gauche rejoindre le départ historique de Urdaburu : de beaux passages de 6a en dalle.
L4 : Nous sommes partis droit au-dessus du relais (il ne fallait pas !) rejoindre un vieux piton rouillé, puis plus haut une vielle sangle pour enfin clipper un goujon, tout cela dans du 6a exigeant. Un peu d'engagement qui réveille ! Juste derrière un gros pas de dalle en 6c. La fin facile mais difficile à protéger pour atteindre le relais.
Ici l'on traverse à droite rejoindre le départ de la longueur suivante, première longueur sérieuse en 7a.
L5 : Départ facile en évitant le relais optionnel sur l'énorme bloc couché, suivi d'une superbe section en 6b qui impressionne déjà. La suite c'est la traversée à gauche en 7a sous un toit, difficile à lire et impossible en Ae. Dans un pas difficile entre deux points éloignés, et après avoir pendulé deux fois, un crochet à goutte d'eau a été utile pour aller clipper le point suivant. La suite est moins difficile jusqu'au relais. Quelle ambiance !
L6 : Seul le départ est en 6b, et pas trop difficile, la suite est un dièdre magnifique et bien équipé.
L7 : reprise des hostilités : traversée à gauche en V+ puis courte mais difficile section en 7a+. Tout se joue sur quelques mètres. L'ours s'est réveillé (!) Nous nous attendions à des points plus rapprochés, et bien non ! C'est au moins 6b obligé !
L8 : un départ en 6b suivi par du 7b, puis du 7b, et du 7b, et un petit toit qui annonce la fin des difficultés... et bien non, il y a encore du 7b derrière avant le relais. Jusqu'à la lie ! C'est beau, c'est exceptionnel, mais c'est un 7b qui n'en finit jamais. Superbe ! Ici aussi nous nous attendions à des points plus rapprochés, ça grimpe, ça engage, deux totems ont été utiles pour compléter. Difficile de donner la cotation obligée.
L9 : court 6b de 15 mètres.
L10 : un départ facile qui chemine puis du 6a+ qui peut donner parfois envie de tirer au clou, même si le rocher est splendide ! Il faut laisser le premier relais destiné à la descente pour aller chercher le second plus à droite.
L11 : une dernière longueur en 6a+, moins difficile mais toute aussi belle. Rocher splendide ! Il faut passer le premier relais destiné à la descente si, comme nous, vous comptez descendre par le canyon. Le suivant est 15m plus haut, vrai sommet de la voie !

Lors du retour de la voie "Viva Fidel", nous étions déjà descendu par le canyon, cela nous avait paru très long, aussi nous comptions redescendre en rappel "Urdaburu". Finalement, nous avons préféré éviter les rappels et avons préféré retourner au canyon : cela nous semble vraiment la meilleure option. Certes il faut un peu plus de temps mais c'est plus sûr nous semble-t-il. Si nous avons mis presque 2 h pour le retour, c'est en le connaissant pour l'avoir déjà parcouru. La première fois, en cherchant un peu, nous avons mis plus de temps.