samedi 29 août 2015

Pic du Midi d'Ossau - Traversée des quatre pointes : la revanche

1 400 m (dont 650 m de descente) / V- (IV+ oblig.) (ta)

Stéphane et Stéphane B.

Matériel
un rappel de 100 m, un jeu de coinceurs, quelques friends, quelques dégaines, de nombreuses sangles dont des longues et éventuellement 1 marteau avec 2 ou 3 pitons.

Il y a pratiquement un an, nous avions subi Stéphane B. et moi un échec dans cette voie. En effet, par manque de temps lié notamment à une regrettable erreur d'itinéraire, nous n'avions pas pu mener celle-ci à terme et nous nous étions arrêtés sur le Rein de Pombie (voir un ancien article dans le blog).
Nous avons enfin réussi... 
Bon, cela n'a pas été facile et j'avoue que cette course, même si elle est très belle et qu'elle se déroule dans un cadre magnifique, nous a paru longue, pénible et assez physique malgré des difficultés d'escalade très modérées. De plus l'itinéraire est compliqué et la descente n'est pas à négliger. 
Bref, pour nous, une très très longue longue journée qui a débuté à 6 h 15 et qui s'est terminée à 23 h 00 (avec Stéphane B., on commence à s'habituer à ce genre d'horaire).
Petit retour sur quelques faits marquants.
Après un très court repos aux abords du Col du Pourtalet perturbée par la présence de chevaux qui n'ont rien d'autre à faire que de hennir et de galoper en pleine nuit, nous nous réveillons... en retard, et ne démarrons que vers 6 h 15. Bref, on a pas trop dormi mais c'est pas grave, on a toute la journée devant nous.
Arrivés au Refuge de Pombie pour nous équiper et pour prendre un café, le gardien (au demeurant très sympathique) plombe un peu l'ambiance en nous faisant remarquer qu'il est un peu tard pour attaquer la traversée des quatre pointes. C'est pas grave, nous, on connaît les lieux (j'en suis seulement à ma quatrième tentative) et puis on aime bien les couchers de soleil et aussi rentrer à des heures pas possible de la nuit. 
Au pied du Couloir Pombie-Peyreget, nous constatons la présence de plusieurs cordées dont certaines sont déjà proches de la sortie du couloir. En fait, nous avions complètement oublié qu'il y avait un rassemblement de jeunes grimpeurs durant tout le week-end et que notre voie, comme beaucoup d'autres, allait être parcourue par plusieurs cordées. C'est pas grave, ils ne nous dérangerons pas car compte tenu de notre condition physique du moment, on ne les rattrapera pas.
La remontée du Couloir Pombie-Peyreget se passe sans encombres et nous attaquons la Pointe d'Aragon par la voie Barrio-Bellocq sans reproduire l'erreur d'itinéraire qui nous avait fait perdre beaucoup de temps l'année dernière. Finalement, nous rattrapons les cordées de jeunes qui nous précédaient et nous devons même attendre leur passage pendant une petite demi-heure au pied des Fissures Sud. C'est pas grave car du coup, on s'est dit que nous aussi on était jeunes...
A 13 h 45, nous sommes au sommet de la Pointe d'Aragon et nous entamons le parcours de l'arête qui nous mènera sur le Rein de Pombie. Avec les souvenirs de l'année précédente, ce parcours fut rapide et ludique. Nous avons même réussi à éviter la cheminée souterraine mentionnée dans le livre "Les 100 plus belles courses des Pyrénées" et à faire encore plus facile en faisant un crochet par la droite. Les jeunes que nous avions rattrapés, sûrement vexés dans leur amour propre par notre prestation, accélèrent le rythme et décident de prendre le large (nous ne les reverrons plus !). C'est pas grave, on aime pas les jeunes...(n'empêche qu'ils sont forts, vaillants et sympas).
A 15 h 10, nous sommes sur le Rein de Pombie. Nous mangeons un peu, troquons nos chaussons pour nos chaussures d'approche puis nous montons au sommet du Grand Pic, troisième pointe de notre parcours. La fatigue commence à se faire sentir et c'est bien entamées que nous arrivons au sommet. Nous commençons à descendre à la Fourche sur le coup de 16 h 00. L'itinéraire, même s'il est facile, ne nous a pas paru si évident que cela et, la fatigue aidant, nous avons même fait un rappel afin de franchir les dalles blanches. A la fourche, nous croisons un très sympathique troupeau de jeunes qui sortent de l'Eperon Nord du Petit Pic. Ils paraissent tous en pleine forme alors que nous, nous commençons à souffrir sérieusement. Là aussi, c'est pas grave et on s'excuse de notre état en disant que nous, on ne se sent plus très jeunes.
La remontée au Petit Pic, dernière pointe de notre périple que nous atteignons vers 18 h 00, s'est déroulée sans trop de mal mis à part le fait que je n'ai rien trouvé trouvé de mieux que d'envoyer quelques pavés en direction de Stéphane B. et des jeunes cités précédemment, juste histoire de leur montrer que j'étais là. Sur ce coup, c'est pas cool (mille excuses !).
Nous attaquons alors la descente de l'Arête de Peyreget qui nous a semblé longue et assez fastidieuse. Il y a des cairns mais le seul problème c'est qu'il y en a tellement que l'on en arrive à ne plus trop savoir où passer (on fera sûrement mieux la prochaine fois). A notre grande surprise, un des jeunes grimpeurs qui a utilisé notre corde pour effectuer un rappel (nous en avons fait 3) nous fait remarquer qu'un brin de celle-ci est abîmé. Après observation, nous constatons que la gaine est sectionnée et que quelques tresses de l'âme le sont aussi. Là, non plus, c'est pas cool car nous ne nous en étions même pas aperçu...
Finalement, nous atteignons enfin le Col de Peyreget. Nous nous accordons une longue pause afin d'admirer un magnifique coucher de soleil et, après un passage au refuge où la fête bat son plein (ils ont la forme ces jeunes !), nous arrivons à la voiture vers 23 h 00. C'est clair, il est tard, nous ne sommes pas très frais et plus très lucides mais c'est pas grave, nous avons réussi et puis demain, c'est dimanche...
Merci à Stéphane B.
Quelques images.


Vue du Pic du Midi d'Ossau depuis les abords du Refuge de Pombie.

Dans le couloir Pombie-Peyreget.

Dans la longueur "dure" de la voie Barrio-Bellocq à la Pointe d'Aragon. 


Stéphane en termine avec cette longueur.

 Toujours dans la voie Barrio-Bellocq.

Traversée aérienne dans la Face Sud de la pointe d'Aragon.

Sur l'arête reliant la Pointe d'Aragon au Rein de Pombie.


Sur le Rein de Pombie. Il reste encore du chemin mais le moral y est.

La Pointe d'Aragon vue du sommet du Grand Pic.

Montée au Petit Pic sur un rocher pas très sain.

Vue sur l'itinéraire permettant de descendre du Grand Pic à la Fourche.

Au sommet du Petit Pic.

Dernier rappel sur l'arête de Peyreget.

Vue sur la partie inférieure de l'arête de Peyreget

De belles couleurs !

Les quatre pointes de l'Ossau depuis le Col de Peyreget.

Magnifique coucher de soleil au Col de Peyreget.

Notre corde !

1 commentaire:

  1. Jolie prose. Il y a aussi des jeunes qui font très jeunes et des vieux encore plus vieux ou des jeunes vieux mais aussi des vieux jeunes....etc.
    Pour ce qui est de la corde, elle peut servir peut être pour équiper les relais / rappels de la future voie en vallée d'Aspe ? Me tenir au courant, car il me tarde d'aller voir ça de plus près.
    Fabrice

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