Pique Longue du Vignemale - Face nord classique

Face nord classique - 800 m / V (Voblig) / (se)

Stéphane et Stéphane B.

Matériel.
Un jeu de friends et de coinceurs, quelques dégaines, pas mal de sangles de tailles diverses, éventuellement un marteau et 2 ou 3 pitons plats et, selon les conditions du glacier des Oulettes, crampons et piolets pour l'approche.

Cette voie, cela faisait bien longtemps que j'en rêvais... Malheureusement, l'occasion de pouvoir la réaliser ne s'était jamais vraiment présentée et, le temps passant, je  l'avais rangé dans un coin de ma tête en me disant que je la ferai plus tard.
Finalement, une discussion avec des amis a remis ce projet au goût du jour et c'est ainsi que je me suis retrouvé en partance pour cette voie avec Stéphane B.
Nous avons passé une super journée mais autant le dire, on n'a pas, mais alors pas du tout, pulvérisé le record de vitesse. En fait, on en a profité et tellement bien profité que nous nous sommes retrouvés au sommet de la Pique Longue vers 18 h 30 bien fatigués mais content !
Pourtant, nous étions partis à 4 h 30 du refuge des Oulettes...
Comment en sommes nous arrivés là ?
C'est très simple. Mettez un glacier pas très joli, une rimaye peu accommodante qui nous oblige à démarrer plus à droite que le fameux filon d'ophite, deux cordées de Catalans sympathiques mais farceurs, une forme pas très olympique, un certains temps pour retrouver les automatismes face à ce type de terrain que j'ai tendance à délaisser ces dernières années (ils sont où les spits ?), une pause cigarette par ci et une autre par là, une séance photos prolongée, une erreur d'itinéraire dans l'arête de Gaube et quelques conversations hautement philosophiques du genre "Mais qu'est-ce que je fais ici alors que je pourrai être ailleurs ?".
Et voilà, la recette parfaite pour se retrouver au sommet bien tard.
Et en plus, je ne vous raconte pas le retour (nous sommes arrivés au Pont d'Espagne à 4 h 00 du matin complètement vidés).
Bref une journée mémorable et de bons souvenirs autant pour moi que pour Stéphane B.
Plus sérieusement, cette voie est un itinéraire magnifique et astucieux  qui se déroule dans un cadre somptueux. Le rocher est tout à fait acceptable même s'il faut faire attention aux chutes de pierres lorsque plusieurs cordées sont engagées dans la voie. Au niveau de l'équipement, on trouve de nombreux pitons mais la plupart des relais sont à renforcer. A noter qu'il est possible de faire de très grandes portions en corde tendue ce qui permet un gain de temps fort appréciable.
Pour finir, ne pas négliger la descente. Celle-ci est longue et fastidieuse surtout si l'on doit retourner au Pont d'Espagne le jour même.
Quelques images.

Le tracé de l'itinéraire.

Le topo.

Préparatifs.

Sur le glacier des Oulettes.

Dans L1 (IV+). Il fait froid, les cailloux tombent, les séracs s'écroulent... Bref, ambiance !

La rimaye à la base du filon d'ophite avec une cordée de Catalans.

Stéphane B. arrive à R3.

Enfin au soleil !

Sans commentaires.

Sur l'arête intermédiaire.

Après la traversée des schistes, Stéphane débouche sur l'arête de Gaube.

Au sommet, fatigués mais heureux.

Le glacier d'Ossoue vu depuis le sommet : il n'est pas très en forme cette année !

Sur le glacier.

Il est 23 h 30. Nous sommes à l'image de la photo : complètement dans le flou.