Vallée d'Aspe / Cirque d'Accous / Ronglet
Ivan.
En 2012, nous partions Joach et moi-même explorer le côté gauche du Ronglet en vue d'ouvrir une voie sur ce motif que l'on observait depuis longtemps. 3 voies existent déjà, ouvertes par F. Cassou puis F. Carrafancq, elles remontent le milieu gauche de la face nord (voir Guide Ollivier Pyrénées Occidentales).
L'idée de Joach était de remonter un dièdre immense sur la gauche de la face nord et qui se verrouille sur une tâche blanche, témoin d'un éboulement plus ou moins récent. Nous avons pu gravir trois longueurs, coinceurs et friends ne nous ayant pas du tout servi tant le rocher est difficile à protéger. Heureusement, nous avions pitons et surtout spits avec tamponnoir. Le haut du dièdre étant très mauvais, nous étions très dubitatifs sur nos chances d'en sortir par le haut en direction de la tâche blanche (voie 1 photo 1).
Je revenais seul l'année suivante avec le perfo afin de mettre des goujons solides, tout faire au tamponnoir étant trop long et laborieux. J'équipais les longueurs ouvertes, coupant la première (trop longue) en deux. J'eus le temps d'ouvrir une longueur supplémentaire sur un beau morceau de dalle.
Quelques jours plus tard, je revenais avec Joach, nous étions accompagnés de Jérôme. Arrivés à R5, nous étions encore plus dubitatifs : la seule solution permettant de sortir de ce dièdre semblait être le mur quasi-lisse et vertical à notre droite, haut d'environ 40 mètres. On ne voyait pas trop comment faire autrement qu'en escalade artificielle. Travail laborieux en perspective. Du coup, nous nous sommes contentés de "nettoyer" en purgeant les sections "pourries", un peu démotivés il faut le dire.
Je suis revenu en septembre 2015, deux jours. L'objectif était de forcer ce passage vertical car la suite semble bien belle. Fatigué par tant de matériel à porter pour deux jours (monté en deux fois), dans une petite forme et un petit moral, je m'arrêtais à R2 de la voie, démotivé. Il faut dire que je venais de repérer un petit dièdre magnifique suivant une ligne pointant droit au-dessus du mur de 40 mètres, celui qui nous bloquait. Je n'avais pas du tout envie de m'attaquer au perfo à cet obstacle préférant aller sur ce nouvel objectif. De retour au pied de la voie, puis au pied du dièdre remarqué, je faisait la première longueur de cette nouvelle ligne, sur un calcaire magnifique, avec un pas en 6a+ bien corsé. Fatigué, je reportais la suite au lendemain. Après une nuit très froide (j'avais pris un duvet trop léger) sous tente non loin de la voie, je repartais dans cette nouvelle voie, malheureusement déjà assoiffé. Je n'avais pas pris suffisamment d'eau, j'ai juste pu me faire un café le matin. Après deux longueurs supplémentaires, satisfait de constater que la ligne semblait bel et bien réalisable, je décidais d'en rester là pour le moment, la soif se faisant grandement ressentir. La bouche en feu, le sac à dos affreusement lourd (deux cordes, matériel d'escalade, perfo, trois batteries, goujons, tente, etc...) je redescends péniblement, faisant de nombreuses haltes pour soulager mes épaules douloureuses, mes jambes au bord de la rupture. L'arrivée à la cabane fut le bonheur d'étancher ma soif, l'arrivée à la voiture le bonheur de jeter le sac à dos sur le siège avant (trop gros pour le coffre). De retour à la maison, je voulais tout de même peser mon sac. Je n'aurais pas du, tant le nombre indiqué m'a effrayé... Le chiffre des dizaines n'étais bien sûr pas le zéro, ni le un, ni même le deux... celui des unités devenait anecdotique. Épuisé mais tout de même content, je reviendrais car j'ai hâte d'aller découvrir la suite. Ce qui est certain, c'est que je ne reviendrais pas seul ! Peut-être cet automne s'il nous offre encore de belles journées, sinon l'été prochain. En attendant la suite, voici quelques photos:
Nos deux projets au Ronglet. En vert et rouge, les projets pour la suite.
La voie 2 pointe droit au-dessus du mur de 40 mètres.
En 2012, dans L1
Le soleil est déjà bas en cet automne 2012, juste un rayon, un instant, dans la voie.
Dans l'ouverture de la 2ème longueur, au tamponnoir.
Joach à R2 (maintenant R3)
Depuis R3 (maintenant R4)
La suite la prochaine fois.
Dominé par le Ronglet, dans tous les sens du terme !
Le topo en 2012
Retour en 2013
Joach rajoute quelques points
Jérôme et Joach
Dans la 5ème longueur, photo de Jérôme qui est redescendu faire une sieste au soleil
Nous sommes vraiment petits sur le Ronglet,
et au pied du mur impressionnant de 40 mètres qui nous domine.
R5, réflexions...
R5, propositions...
Septembre 2015 : le "camp de base" pour deux jours.
R2 de la voie 1 (photo 1), pas motivé, les pensées allant vers un joli dièdre à aller explorer.
Je me dis qu'à la première anicroche, je redescend; c'est là que la corde s'emmêle.
Retour au pied de la voie donc.
Fin d'après-midi, le dièdre est exploré et équipé de goujons :
40 mètres très beau avec un passage en 6a+.
Vue sur la plaine de Bedous
Ambiance de fin de journée
"Camp de base"
Camping non loin du Ronglet
Deuxième jour, j'attends le soleil.
Dans la très belle première longueur.
L2, le haut du dièdre (erreur sur la photo, ce n'est pas le début de L3)
Le jardin menant à R3
La suite à explorer pour la prochaine fois
Le projet de voie 2 vu d'un peu loin, photo prise à l'occasion d'une pause
pour me soulager du poids du sac lors de la descente.
La cabane est très loin lorsqu'on a la bouche en feu !
Dernier petit regard en arrière, vers ces deux jours éprouvants mais au combien captivants.
A suivre ...
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